Wednesday, June 10, 2009

SEANCE DE CHOC




La première séance de radiothérapie s'est bien déroulée, les manipulatrices étaient très contentes d'elles-mêmes, au point de dire que c'était "parfait". Tellement parfait que j'ai à peine eu le temps d'ouvrir la porte de l'appartement avant de dégueuler ma bile pendant deux heures dans le lavabo avec des contractions d'estomac pas croyables. Après ce divertissement épuisant, j'ai ronflé comme un petit Jésus pendant 2 autres heures. La soirée s'est bien passée avec la visite de Fred qui a diné avec nous, en pleine forme. Elle parle beaucoup et c'est difficile d'en placer une avec elle mais je l'aime énormément et elle n'est jamais ennuyeuse et c'est une battante.

La nuit a été bonne et comfortable mais j'ai tant de mal à m'endormir que cela devient pénible d'avoir à éteindre la lumière en espérant trouver le sommeil. En tout cas, ce matin je me sens bien mieux, sans grosses douleurs et avec un peu plus de tonus. Est ce déjà l'effet de la première radiothérapie ? Ce serait merveilleux. Huguette a appelé pour mettre les choses au point ainsi que François, ils sont formidables tous les deux mais quel dommage que Corine ne soit plus là, tout serait si différent.

Bon il faut arrêter de se lamenter sur les disparus, je pense à tous ceux qui viennent de voir s'envoler des êtres aimés dans l'avion d'Air France et finalement de recueillir des cadavres méconnaissables, brûlés, bouffés par le sel et l'eau... Quelle horreur ! Je vais aller me doucher, ca fera glisser les pensées noires sur mon corps et les évacuer vers les égoûts de Marseille. Bon voyage.

En tout cas, la douleur se fait rare ce matin et c'est un immense soulagement bien que je la sente qui tente en ce moment de faire un comeback. C'est très dur de "s'accrocher" quand on souffre beaucoup et c'est toujours amusant d'entendre les autres prodiguer leurs conseils de vertu et de courage. Les rares moments où je me demande à quoi bon s'accrocher, ce sont ceux où la douleur se fait intense et dure, dure, dure... On n'est pas fait pour vivre dans la douleur et Dieu n'est d'aucun secours dans ces cas-là : se souvenir de Lui quand on se tord sur son lit n'a aucun sens, c'est quand tout va bien qu'il faut L'aimer et avoir une pensée pour Lui et pour les autres qui souffrent.
PS : vue de Maman et de la table sur laquelle je m'appuie pour écrire ce blogue.



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