Saturday, September 20, 2008

SCREWED


Aux dernieres nouvelles, notre maison a Galveston aurait recu 4 feet d'eau et de boue. La palissade du jardin est par terre mais la maison est debout. C est dire que tout dans le garage et les pièces du bas, buanderie et veranda, est inutilisable : air conditionneur, chauffe-eau, machine a laver, sechoir et congelateur, plus tous les outils, les collections de verre, argenterie et porcelaine qui faisaient la base de notre business. Malgré tout, j ai de bonnes raisons d'esperer que les etages d'habitation ont ete epargnes.

L'evaluateur des dommages a jete un oeil rapide ce matin autour de la maison et nous a fait ce compte rendu. En principe nous pourrons rentrer dans une dizaine de jours, d'ici là nous n avons qu' a prendre notre mal en patience et nous occuper comme nous pouvons. Je n'ai rien pris pour peindre ou ecrire, mes livres et documents sont restés a Galveston et il faut bien dire que je n'ai pas trop l'esprit a un travail constructif. Il me reste l'internet et la possibilite de blogger ce que je n ai jamais fait longtemps jusqu a present ; apres quelques semaines de bloggage, j ai toujours cessé de proser. J'ai remarqué que 9/10 des blogs ne recoivent aucun commentaire. C'est un signe de leur audience, j' imagine. Blogger est davantage dialoguer avec soi meme que communiquer avec le monde.

La mairie de Galveston est tres critiquée pour sa gestion de la crise. Certains l' accusent d avoir interdit le retour pour pouvoir travailler en paix a la reconstruction des services publics, d'autres lui reprochent d'avoir laisse rentrer les habitants un apres midi ce qui a donne lieu a des pillages, d'autres encore d'agir de facon tyrannique et d abuser de ses pouvoirs exceptionnels. Quoique vous fassiez dans ce pays, vous serez toujours critiqué. Les Americains ne sont pas contents s'ils n'engueulent pas quelqu'un, les femmes leur mari, les enfants leur parents, les citoyens leur senateur, les clients leur fournisseur et ainsi de haut en bas bas de l'echelle. C'est une séance de défoulement collectif permanente. Après Ike, c' est le deluge de plaintes, complaintes, griefs et accusations.

Cela dit sur les "issues" importantes, comme la santé et le chômage, l'éducation et la retraite, ils se font avoir par le système dans les grandes lignes et ne se plaignent jamais, ils acceptent le système tel qu'il est et plus ils votent Républicain, plus ils se font avoir ("screwed") et semblent heureux de l'être. Beaucoup imaginent qu'un peu de Socialisme ferait ressembler le pays à la Russie des années 30 et que l'Etat leur prendrait tout sans réaliser qu'entre les impôts fédéraux, la "school tax" (impots locaux) et la taxe sur les achats (sales tax), on leur en prend déjà pas mal. Par exemple a Galveston ma
school tax est 10 fois superieure a celle que je payais a Paris. Mais McCain et Palin leur repetent avec tant de conviction que les Democrates vont faire ressembler les Etats Unis a un enfer de taxes où l'Etat dévorera leur épargne qu ils sont terrorisés a l'idee de voter Democrate.

Leur épargne ? Mais quelle épargne ? La majorité des Américains n'a pas d'épargne et vit à crédit : en moyenne, chaque famille américaine a un endettement à court terme (consommation) egale a 15000 dollars. Mon beau fils Sean n 'a pas encore fini de payer son crédit "Etudiant" et il vient d'avoir 41 ans.

Cela dit, je trouve que les responsables des agences de secours cette fois çi sont plutot a la hauteur et que les secours et la reconstruction s'organisent avec beaucoup de sang froid et d' efficacite. Je n'aimerai pas voir ce que seraient par exemple les secours dans un pays africain, au Zimbabwe par exemple ou au Nigeria.

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