Wednesday, October 29, 2008

TEMPS DE REVE POUR ANTICAPITALISTE

De mon bureau, je vois l'atelier et le jardin plutôt déplumé mais le temps est si merveilleux que je serai mal venu de me plaindre.

Je crois que je vais pouvoir recommencer a nager. L'eau doit être encore supportable. Et j'en ai besoin. La bourse remonte ce matin entrainee par je-ne-sais-quelle-humeur et tout le monde de croire que la crise est finie. Elle ne fait que commencer et la bourse se réjouit un peu trop vite. De toutes façons, la Bourse est une idiote intégrale, elle se réjouit ou s'afflige toujours trop et les gens seraient bien plus tranquilles s'ils investissaient en obligations. Quant à tous ces capitalistes et ces gérants de fonds qui se gavent et font joujou avec notre argent durement gagné, ils peuvent aller au diable. Je ne leur donnerai plus jamais un sou.

Tuesday, October 28, 2008

SARAH PALIN :JE VOUS PRENDS POUR DES CONS MAIS NE LE DITES PAS A McCAIN

Je me suis arrêté de peindre pour aller accueillir Randy l'électricien venu réparer la porte du garage dont le systeme d'ouverture automatique a été abimé par l'ouragan.

Evidemment il a remarqué le signe VOTE OBAMA planté par mes soins sur la pelouse du trottoir (si on peut appeler ainsi ce qui reste de l'herbe après le passage de Ike) et nous avons commencé à parler politique.

A un moment Ann lui a demandé comment il allait voter mais elle voulait seulement savoir s'il allait voter par correspondance vu qu'il est venu du Missouri pour répondre à la demande de travaux electriques dans l'ile. Il s'est mépris et après un moment d'embarras, il nous a répondu qu'il allait voter "biblical".

J'ai cru qu'il allait nous dire qu'il voterait Obama dans la mesure où le message de ce dernier me parait plus biblique que celui de McCain. Grossière erreur. En réalité, si Randy vote biblique, c est uniquement eu égard aux problèmes d'avortement et d'islamitude présumée de Obama. En effet, Sarah Palin, comme chacun sait, est pro-life (anti-avortement) et Obama est soupconné par ses detracteurs de ne pas être réellement Chrétien malgrè ses affirmations.

La propagande et les diffamations du clan Républicain ont un impact considérable sur cette population religieuse du Sud des Etats Unis : la Bible Belt se porte bien et ce n'est pas demain que les bien pensants cessent d'être les victimes des prêcheurs en tous genres, qu'ils soient religieux, politiques ou commerciaux. De toutes façons, c 'est le même but : embrigader, faire du business et assurer son pouvoir.

Au fond de lui, Randy a peur du Socialisme timide de Obama car McCain l'a convaincu que "plus d'Etat, c'est du Communisme pur et simple." Derrière les légions d'avorteurs et de terroristes musulmans, Randy voit se dessiner des régiments de Staline et l'ombre du NKVD. Sans réaliser qu'au royaume du Patriot Act, le FBI a autant de pouvoirs arbitraires que le redouté NKVD. Les Américains vivent de plus en plus dans un mythe : celui de la grande démocratie à la Tocqueville et du paradis capitaliste où devenir riche est à la portée de chacun.

En réalité des millions d'Américains marnent comme des bêtes toute leur vie sans aucune protection contre le chômage, la maladie ou l'arbitraire patronal. Et ce sont les mêmes, exhortéa par Sarah Palin, qui rejettent Obama comme "socialiste". Si Tocqueville revenait aux Etats Unis, il écrirait "De l'Art de prendre les Américains pour des cons."

Monday, October 27, 2008

LES ARBRES TOMBENT DE FATIGUE

Six semaines après le passage de l'ouragan Ike, les arbres les plus solides de Galveston continuent de tomber comme des mouches. Celui -ci s'est effondré hier sur l'ex-maison de notre copine Jeannette-la-foldingue qui entretenait 13 chats dans sa baraque puante. Cela dit, c'était aussi un incroyable capharnaum d'antiquités, de verrerie, d'argenterie et autres "collectibles".

Elle et son mari, le pauvre Hughs, ont fini par décamper en 2007 à la suite des innombrables plaintes des habitants de Galveston à leur égard. Il parait qu'elle ne cessait pas de le menacer de le tuer et il avait bien l'allure du type martyrisé par sa femme. C'était le meilleur des hommes au demeurant et loin d'être bête mais bref il faisait partie de la race des victimes des femmes. Il faut dire que la Jeannette était une forte personnalité, un peu excentrique et devenue passablement maboule avec la ménopause.

Elle nous aimait bien, Ann et moi, et nous faisions toujours de superbes affaires avec elle, achetant 100 dollars ce que nous revendions 300 sur e-Bay dans la journée. J'ai presque regretté son départ mais l'odeur de ses chats rendait Ann malade et lui procurait des allergies durables. On a fini par ne plus se rendre chez Jeannette.

En outre je ne supportais plus la façon dont elle traitait ce pauvre Hughs et j'aurai fini un jour par le lui gueuler à la face. Je me demande vraiment ce que le pauvre homme est devenu : elle l'a probablement largué, à moins qu'elle lui ait collé deux balles d'automatique dans le crâne et qu'elle pourrisse dans une prison au Texas. Elle avait du être super-sexy avant de se ruiner la santé à boire et fumer et c'est sand doute pour cela que le malheureux Hughs n'a jamais eu les couilles de lui dire de la fermer.

Saturday, October 25, 2008

RIFF RAFF ELEMENT

Il n'est pas sûr que la ville va chercher à se débarrasser du riff-raff element de l'ile mais cela en prend le chemin. Pour ceux qui ne savent pas ce qu'est cet élément, disons qu'il s'agit des nécessiteux qui ne paient pas leur achats de nourriture avec une carte de crédit mais avec des "food stamps".

En général, ils sont noirs ou hispaniques mais il y a aussi un bon nombre de "white trash people", cette partie de la population blanche américaine incapable de se mettre au boulot et d'être autre chose que des buveurs de Budweiser et des "potato couches" vivant dans des trailers (caravanes) ou dans les plus minables maisons en bois de Galveston.

L'autre soir, Steve Leblanc, city manager, nous a tous réunis au Convention Center pour nous expliquer que la ville allait reloger les gens dans des "projects" d'ici le mois de Mars. Mais comme il est évident qu'il n'y aura pas de places dans ces projects pour tout le monde, il va bien falloir que les plus pouilleux quittent l'ile. Où vont ils aller ? Mystère et boule de gomme. Houston ne veut plus d'eux après avoir accueilli en 2005 plusieurs dizaines de milliers de Noirs de New Orleans. Le Texas n'a jamais franchement aimé les Noirs et sans faire de racisme comme en Alabama ou dans le Mississipi, il est évident que pour les Texans, un bon Noir et un Noir qui vit ailleurs. Ce doit être le fond germanqiue du Texas qui ressort : on veut bien des cow boys blancs mais pas de garçons d'écurie noirs. D'ailleurs un cow boy noir, cela n'existe pas et un chercheur d'or noir noir, pas davantage.

Au total, l'ile semble déterminée à saisir sa chance : on garde le minimum de riff raff pour avoir l'air social et on convertit Galveston en une bande de sable fin pour super-riches. Ma foi, moi, cela ne me déplairait qu'à moitié, mais je dois dire aussi que je me sens parfois plus à l'aise avec un rif raf noir qu'avec un milliardaire texan blanc comme un linge. Ce doit être mon côté marseillais qui ressort.

Friday, October 24, 2008

OKTOBER FEST



Chaque année la communauté luthérienne de Galveston qui a été jusque dans les années 20 la plus forte communauté de l'ile organise une réplique de la traditionnelle Oktober Fest munichoise. Cette année en dépit des ravages de Ike, l'Eglise luthérienne a décidé de maintenir les deux journées de beuverie et de sausagerie.

L'ambiance y était bon enfant et n'a jamais au demeurant les excès de sa grande soeur munichoise où je suis allé une fois en 1985 avec Renata et Serge à l' époque où je pouvais supporter ce dernier. J' ai d' ailleurs encore une photo de nous trois où nous avons l' air de joyeux lurons un peu éméchés, ce que nous étions sans doute.

Cette année j 'ai tenté une bière sans aucun plaisir et elle m'a d'ailleurs donné instantanément mal à la tête. Je ne l'ai même pas terminée.

Néanmoins c' est assez admirable de voir que malgré les très dures conditions dans lesquelles se trouvent l ile et ses habitants, le coeur y était encore. Certes les sourires étaient moins prononcés que l' an dernier et l' envie de s'amuser en dansant et buvant moins présente mais au moins la volonté de renouer avec des temps plus cléments témoigne de cette irrésistible envie de survivre et de surmonter les crises qui caractéise l'âme américaine et sans aucun doute la psyché germanique. Galveston a peut-être été créée par un Canadien francais du nom de Michel Menard mais elle a été construite par des Allemands et il n' y a pas longtemps la langue de Goethe etait toujours la plus parlée dans l'ile. Ach so !!!

Dans le fond, je suis revenu à mes premières amours.

Wednesday, October 22, 2008

LES DEBRIS EN VEDETTE

La ville a passé des contrats avec des societés de déblayage des débris resultant du passage de Ike : ils sont entassés sur un emplacement vide le long de la principale artère de Galveston et forment des amoncellements impressionants. Qu'est ce qu'on va faire de ces montagnes de détritus de toutes sortes quand toutes les rues de la ville auront ete nettoyées ? Je n'en sais rien. La mairie tient aujourd hui à 17h une grande réunion d'information sur l'avenir de l'ile mais Ann ne se sent pas bien et je n ai pas envie d'y aller seul. Bailey, notre voisin, nous fera un compte rendu complet. J'ai horreur d'être seul dans une foule d'inconnus et je suis de moins en moins sociable.

Les rues de la ville sont encore jonchees de detritus mais l'allure generale est un peu plus acceptable. Cela dit, par endroits, les dégâts visibles sont encore considerables : toits arrachés, devantures éventrées, bateaux de plaisance en plein milieu de la chaussée ou sur le trottoir...

Sunday, October 19, 2008

RECONSTRUIRE AUX STANDARDS

Un des problèmes les plus aigus que confrontent les habitants de Galveston est le coût de reconstuire leur maison aux nouveaux standards imposés par la ville ; ce coût est bien entendu supérieur aux indemnités pour dégâts versés par les assurances. Dans le cas d'une famille totalement propriétaire de sa maison et disposant d'un peu de cash a la banque, cela n'est pas trop grave. Mais pour ceux qui ont un crédit hypothécaire sur la maison et n'ont pas de cash disponible, les deux allant généralement de pair, la situation devient dramatique.

Or 75% des maisons de l'ile ont été abimées ou détruites et si on ignore combien de ces maisons sont affublées d'un crédit hypothecaire, il n'en reste pas moins que bien des Galvestoniens vont devoir rendre les clefs de la maison à la sociéte de crédit et chercher refuge ailleurs. Une perspective qui ne réjouit pas au demeurant les sociétés de crédits dont ce n est pas le métier de retaper une maison abimée et de la revendre. D'autant plus que le marché immobilier de l ile n est pas flambant après un ouragan de la violence destructrice d'Ike.

L'Etat fédéral a deja fait savoir que ses agences de secours n'avaient plus d'argent disponible pour aider les victimes de cette situation. Les financiers ont laissé entendre qu'ils étaient prêts à travailler au cas par cas et les assureurs sont prêts dans certains cas, si la police le prévoit, à verser jusqu a 30.000 dollars de "Bonus" pour faire face à la difference entre l'évaluation des dommages et le coût total de la reconstruction aux nouveaux standards. Ce gap peut être de dizaines de milliers de dollars.

La grande crainte des édiles municipaux est que la situation devienne intolérable pour une partie de la population middle class de l'ile et que Galveston devienne un ghetto pour résidences et villas de luxe comme c 'etait le cas depuis quelques années dans la partie occidentale de l'ile. Sans sa middle class, Galveston perd une partie de sa base de petits commercants et artisans et voit sa population se réduire de facon dramatique. D'aucuns au sein de la mairie poussent vers cette évolution depuis des années mais une large majorité d'élus ont toujours voulu maintenir a l ile son cachet d'authenticité et son mélange racial et social qui fait son charme et la rend humaine.

D'autres y voient, mais il ne faut pas le dire, l'occasion inespérée de se débarrasser pour toujours de sa population hispanique et noire sous-employée, pour ne pas dire au chômage chronique. Ce faisant, on se débarrasse aussi des gangs, du crime et des ghettos noirs qui ont en outre été les plus affectés par la violence d'Ike. Du coup, les débâts ragent à l'hotel de ville entre les partisans du statu quo et ceux du vide par l'argent. Personnellement, j'ai tout à gagner à la transformation de l' ile en résidence de super-luxe mais j'ai tout à perdre à me retrouver entouré d'une bande de super-riches venus de Houston et Dallas qui peuvent dépenser en une soirée ce que ma retraite me fournit en un an. L'avenir est très incertain pour les pauvres et les fauchés.

Saturday, October 18, 2008

LES CHENES REVIENNENT MAIS PAS LE BUDGET


La mairie de Galveston nous apprend que les chênes centenaires de Broadway Avenue, la magnifique et principale artère de l'ile, seraient en train de revenir à la vie. Les services d'eau de la ville leur ont balancé sur les racines 168 millions de gallons d'eau (3.78 litres/gallon) et le résultat est visible : les chênes de Broadway avenue (photo sous la neige à Noel 2004) et de Rosenberg Avenue bourgeonent à nouveau. Toutefois, la maire Linda Anne Thomas nous a prévenu : un bourgeon ne fait pas le Printemps et il faudra des années avant d'être sûr.

Envourageant ! A 15 cents les 100 gallons d'eau, le coût est de l 'ordre de 250 millions de dollars. Certes la ville paie l'eau moins cher qu'un particulier mais même si elle lui est facturée la moitié du prix, cela fait une nouvelle charge budgétaire de 120 millions pour cette petite ville de 60.000 habitants dont une bonne partie n'est pas encore revenue dans ses foyers et dont le budget pour 2009, voté quelques jours avant Ike, était de 91 millions de dollars.

Inutile de dire qu'il n'est plus valable d'autant plus que l'assiette fiscale de l'ile, selon les édiles locaux, a été amputée de 25% à 50% par le départ des habitants qui ne reviendront pas.



Quant aux plages, la ville a prévu 7 millions de dollars pour y remettre du sable fin car il n'y a plus rien sinon qu'une croûte brunâtre et humide, dure sous le pied et peu agréable à l'oeil. Enfin le Corps des Ingénieurs de l'Armée estime que les débris sur l'ile représentent quelque 1,1 million de mètres-cubes et le coût pour en débarrasser les habitants est de l 'ordre de 25 millions au minimum. Bien entendu, c'est une société privée qui a recu le juteux contrat. Nettoyer l'ile des miasmes laissés par Ike va probablement coûter un demi milliard de dollars. Et il y a tout le reste : remettre les installations en marche, refaire les rues, les trottoirs, le seawall, reconstruire certaines écoles locales. La mairie a déjà annoncé la sauce : 2 milliards de dollars. Mais qui va payer tout cela ? Moi ?

Je peux toujours me réjouir de savoir que les chênes ne sont pas morts. Halleluia !!

Tuesday, October 14, 2008

CLINTON ET BUSH NOUS VISITENT

Bill Clinton et George Bush Sr. ont visité l'ile ce matin et promis d'aider. La presse et la populace n'ont pas été autorisées à suivre le déplacement de leurs Seigneuries mais Steve Leblanc, city manager, nous a fait savoir par les canaux d'information réservés au bon peuple qu'ils avaient été tres impressionnés et cela a été confirmé par leur interview sur FoxNews qui avait reçu une permission exceptionnelle. Toutefois, on ne sait de combien ils disposent à travers leurs fonds commun et comment ils vont s'y prendre. Ce qui est certain, c est qu ils vont aider là où l'Etat fédéral n'intervient pas. Ce qui veut dire en bref qu'on n'est pas près de voir la couleur de leur fric.

Le plus dur quand on est dans la merde, c'est d'avoir l'impression que les riches et les puissants compatissent sans avoir l'intention de vous aider. Par contre votre voisin qui est encore plus dans les ennuis que vous, vous prêtera volontiers sa machine à laver qui a miraculeusment
échappé à la destruction. Histoire de vous permettre de laver votre linge sale dignement. D'ailleurs, j'ai l'impression que même mes amis en France ou ailleurs s'en foutent des ravages d' Ike : tout ce que la plupart trouve à me demander, c'est quelque chose comme "Ca va mieux ta maison?" . Comme si un mois après l'ouragan tout était rentré dans l'ordre par un don du Ciel et le bon plaisir des dieux chargés des réparations, des indemnisations, des nettoyages et des reconstructions. C'est vraiment difficile de ne pas être amer.

Monday, October 13, 2008

IKE : LE BILAN

Un mois apres le passage d'Ike, le bilan peut etre dresse de facon provisoire. Les degats pour le Texas sont estimes a 11 milliards de dollars dont 2 milliards pour la seule ville de Houston dont 10.000 maisons ont subi des degats. Environ 75% des maisons de Galveston ont souffert des dommages et quelque 400 personnes vivent dans des tentes tandisque 10.000 foyers au Texas n'ont toujours pas l'electricite. Enfin 35 personnes ont perdu la vie et des centaines sont portees "manquantes".

Pour Galveston, l'avenir est sombre : l'ile a perdu ou vu la plupart de ses infrastructures endommager, sans parler des commerces et des merveilles architecturales de son centre historique. Environ 60% seulement des ecoliers sont retournes lors de la reouverture des classes le 9 octobre dernier. Enfin la mairie et la FEMA (federal emergency management agency) ont pose des dizaines de stickers rouges ou jaunes sur les maisons selon qu'elles doivent ete detruites ou reconstruites avant d'etre habitees a nouveau. Si la maison doit etre detruite, les assurances ne paient pas pour la valeur de la maison si l'expert estime qu'elle pouvait etre reparee. Des dizaines de personnes se retrouvent ainsi dans une situation financiere tres difficile.

Pour ma part ma retraite versee de Paris le 1 octobre n'est toujours pas parvenue a ma banque a Galveston et je me fais un peu de souci. Enfin les marches remontent aujourd hui apres les plans de sauvetage adoptes un peupartout dans le monde et c 'est d une part une mince consolation et d autre part je me demande combien de temps cette reprise va durer. Je suis d'autant plus sceptique que la plupart des institutions financieres sont fermees ce lundi et qu'il n'y a que les pigeons comme moi pour acheter et vendre.

Sunday, October 12, 2008

OURAGANS : LUTHER vs. LE PAPE

Tandisqu'a Galveston, les bulldozers entassent les débris et détritus sur un vast champ vide le long de Broadway Avenue (photo de droite) , à Silsbee, les ouvriers sont venus apporter les shingles (tuiles) qui vont reparer les degats d'Ike et donner a Sean un toit tout neuf. Ils les poseront jeudi prochain.

Nous autres n'avons aucune nouvelles de nos assureurs. Cela va prendre du temps, je crains, ils sont assaillis de tous cot
és. Un peu comme les artisans : il faut 6 semaines pour avoir un electricien, 3 semaines pour avoir un plombier et ainsi de suite jusqu a la fin de la liste artisanale.

L'ile commence a avoir un air plus propre mais le centre ville historique, qui etait un bijou, est une horreur, couverte de boue, tous les inventaires des magasins se vautrent sur le trottoir et bien des boutiques sont vides. Deprimant. Je ne sais pas si les deux principaux investisseurs de l'ile, Mitchell and Fetita, ont l'intention de continuer a promouvoir le tourisme local mais si j etais a leur place, j irai voir ailleurs. Fetita est riche a milliards et a des liens avec la mafia et il a des interets a Vegas. Quant a Mitchell, c est un pote de Bush mais Bush ne compte plus desormais et l'Amerique a d'autres priorites que le sort de Galveston.
Cet ouragan ne pouvait arriver a un pire moment pour l'ile.

D'ailleurs plus personne ne s'int
éresse au sort de Galveston et du Sud Est Texas alors que les media ont continué a parler de New Orleans des mois et des mois apres le passage de Katrina. Il faut dire qu en Louisiane les responsables et les citoyens n ont pas été a la hauteur du drame alors qu au Texas les reponses de tous ont ete instantanées et efficaces : on voit vite que le Texas a été crée par des Luthériens alors qu'en Louisiane, cet état mis sur pied par un amalgame historique de franco-hispanico-catholico-cajuns, c'est la pagaie. Du coup l'opinion publique a le sentiment que les choses n'ont pas ete aussi mauvaises que cela et les media passent a autre chose. Conclusion une fois de plus : quand vous etes dans la merde, ne comptez que sur vous meme. Les sourires et les appels telephoniques, c'est pour quand vous paraissez etre dans le vent ou au moment de votre enterrement.

Saturday, October 11, 2008

7 MILLIONS POUR LES PLAGES

Bon, nous revoila a Silsbee pour 3 ou 4 jours. Tout est vert ici, c'est un régal comparé à Galveston la boueuse. Sean a commencé son new job et semble heureux. Moi ca va, si ma hanche me fout la paix, je me sens d'attaque, sinon je flippe à l'idée de retourner en France pou un nouveau séjour à l'hosto. Foutu pays qui n'est pas fichu d'offrir a ses citoyens un accès décent à la medecine. Ann qui n'a toujjours pas d'assurance médicale doit attendre d'avoir 65 ans pour être couverte. D'ici la, je ne préfère pas penser à ce qui peut nous arriver.

Il y a des moments où je me dis que nous serions "better off" en France mais je n'ai pas vraiment envie d'y rentrer. A part la famille, rien ne m 'attire vraiment là-bas, même Marseille, son soleil et sa qualité de vie. Au bout d' un mois, j'en ai marre et me mets à penser avec nostalgie à l'Amérique, Galveston et tout le reste.
Quant à retourner vivre à Paris, maintenant que j'ai vendu mon appart du Xeme, c'est meme pas la peine d'y penser : je n'ai plus les moyens de m'acheter quelque chose d'équivalent. Et puis retraité à Paris, merci bien, j'ai vu ce que c'etait du temps de mon voisin, le Dr Morell. Une vie grise et sans excitation. Paris n'est valable que lorsque vous avez un bon job bien dans le vent, sinon c'est une usine à dépression.

La mairie de Galveston nous a fait savoir qu'elle avait obtenu 7 millions de dollars pour reconstituer les plages. Elles en ont bien besoin. Mais je pense que cette equipe municipale n'est pas a la hauteur. Ils ont decide de maintenir le festival "Bikers" et la festival "Black Fraternity", deux manifestations peu artistiques, bruyantes, qui rapportent zero dollar et causent bruit et saleté. L'an dernier, le festival "Bikers" avait fait fuir la moitié des habitants de l'ile : de ma vie, je n'ai vu pareille foule, pareil bruit et pareil laisser-aller, un truc à vous dégoûter des Etats Unis pour toujours.

La mairie devrait organiser un festival "Collectible cars" qui attirerait des gens un peu moins broques, un peu plus fortunés et qui dépenseraient davantage de dollars, tout en relevant le niveau du tourisme local. Cette femme, la maire (photo), fait de la demagogie bas de gamme, elle ferait mieux de reinstaller les Casinos sur l'ile. Cela apporterait des revenus consequents. J'ai le sentiment que cette equipe municipale est un petite coterie de gens qui se connaissent depuis toujours, ont peur de l'ouverture et surtout d 'accepter en son sein des personnalites fortes et dynamiques avec des idees nouvelles. En un mot, ils ont peur de perdre leur petite tranquillite dorée et le semblant de pouvoir que leur statut electif leur donne. Une misere.C'est la Corse en anglais.

Friday, October 10, 2008

OIL CHANGE

Tout le monde ne parle que de cela : Ike par ci, Ike par là. Ce matin, comme il n'y a pratiquement plus de stations services ouvertes dans l'ile, j' ai fait la queue pendant 90 minutes pour une vidange chez Kwik Lube. Dans le hall d'attente dévasté par l'inondation, les clients ne parlaient que de l'ouragan et de ses conséquences. La patronne derrière sa caisse trônait avec autorité et engageait la conversation avec les clients : elle a le physique d une Amazone et je suis sûr qu'elle pourrait me décrocher la mâchoire d'un bon direct du Droit.

Elle n'a pas tari d'anecdotes sur Ike : telle femme qui vivait avec un breather (inhalateur d'oxygène) est morte quand son appareil a cessé de fonctionner parcequ' il etait branche sur un generateur qui a succombé à l'invasion des eaux. Son mari impuissant l'a regardée mourir pendant que les eaux montaient. Tragique. A moins qu'il ne l'ait laissée mourir avec soulagement.

Une autre femme est tombée dans l'escalier rendu glissant par la montée des eaux et s'est noyée dans sa salle à manger, probablement dans 60 cms d'eau de mer. Qu'est ce qu'elle foutait dans cet escalier menacé par les eaux ? Mon Amazone ne s'est même pas posé la question, toute contente qu'elle était de raconter son histoire tragi-comique.


Bref, la lithanie des incidents drôles ou tragiques n'a pas cessé pendant une heure et demie et m'a empeché de lire tranquillement le bouquin que j'avais apporté. A un moment j ai eu envie de lui demander de la fermer mais, avec mon accent francais, je n' ose pas trop me mettre les locaux à dos. A Marseille ou a Paris, je me gênerai moins mais ici je suis obligé de jouer le nice Frenchman.

Finalement j'en ai eu plein le dos de cette bazarette et je suis allé m'asseoir à l'extérieur à l'ombre, près d'une petite vieille Afro-Américaine vêtue comme un supporter de basketball et agée de 80 ans, m'a t elle dit tout de suite. Elle arborait fièrement une casquette de la NAVY en mémoire de son fils, ex Marine, mort de maladie. Elle m'a bien changé avec son humour et sa simplicité des péroraisons anecdotiques et assez stupides de cette Amazone volubile qui confondait efficacité et précipitation.

Finalement j ai récupéré ma voiture et me suis assis au volant pour apprendre en ouvrant la radio que Wall Street avait dégueulé un peu plus, entrainant bien sur les bourses de Paris, Londres et Berlin. A lire les commentateurs de La Tribune et du Figaro, quand les bourses europennes vomissent, c est bien entendu la faute a Wall Street. C'est toujours la faute des Americains quand les choses vont mal. J'imagine que c'etait la meme chose dans l'Antiquité : si quelque chose foirait, c'etait la faute des Romains. Cela dit, je reste convaincu d'une chose : l'administration Bush aura sans doute été la pire de toutes les administrations americaines depuis l'indépendance du pays.

Ce type finira dans les chiottes de l'Histoire.

Thursday, October 9, 2008

TROP DOUX AVEC LES SALOPARDS

Les news les plus contradictoires, comme toujours en cas de circonstances exceptionnelles, circulent : c'est vraiment n'importe quoi. Bayley nous dit que le CHU de Galveston -appelé UTMB University of Texas Medical Branch- ne rouvrira que 200 lits sur 800 et qu'il y aurait pour un milliard de dollars de dégâts. Le projet de construire un nouvel hopital en relais de celui qui existait aurait ete abandonné mais le site de l'hopital ne souffle pas un mot de cela.

D'autres sources disent que le second employeur de l'ile -
American National Insurance Cy- va fermer son siege social de Galveston qui emploie des centaines de personnes car l'immeuble haut d'une vingtaine d'étages pencherait, tel la Tour de Pisa, dangereusement sur le côté. Toutefois le site de la compagnie qui donne des news quotidiennes de l'après-Ike ne mentionne pas une telle probabilité et on ne sait que penser. Rumeurs, ragots, radotages pullulent.

Toujours est-il que l'ile n'a pas bonne allure et que la plupart des businesses sont fermés. A l'Est, sur la plage principale, des tentes sont apparues : des jeunes sans foyer y vivent desormais mais la plage a tout perdu, son charme, ses dunes de sable, ses boutiques en bois pour touristes ; il ne reste qu'un sable dur et détrempé qui a du mal à ressembler à autre chose qu'à une langue de boue s'étirant a l'infini qui vient lécher le golfe du Mexique. Dur, dur.

Hector le jardinier, son fils et son petit fils, plus un autre jeune Mexicain à l'allure rébarbative à qui on n'a jamais appris à sourire, sont venus nettoyer le yard qui ressemblait au Nord de la France en 1918. Ils ont fait un super boulot pour
seulement 175 dollars et y ont passé la majeure partie de la journée. Il me faudra faire un peu de cosmetic job pour lui redonner une allure mais au moins il n' est plus déprimant à contempler depuis la fenêtre de la pièce où j'écris ce blog.

Wall Street -comme le reste des bourses du monde- a continué à se casser le nez toute la journee et je me felicite d' avoir tout vendu hier et de ne pas avoir écouté les exhortations de Thomas Rastit qui me disait "accroche toi, accroche toi". Je n'ai pas, comme lui, herité des millions de mon père qui m'a plutot laissé des dettes et je n aurai pas supporté l idee d' avoir ete assez con pour tout garder et de voir fondre mes maigres économies au soleil pervers de Wall Street. J ai une petite retraite, trois sous de côté et je risque d'en avoir bien besoin si je fais de vieux os...

Plus j'y pense, plus je me dis que tous ces financiers sont des criminels en col blanc irresponsables et inconscients, tout comme les pires mafieux. Wall Street est devenu un piege à cons et la finance un Casino legal pour pieger les suckers qui croient encore qu'investir en Bourse permet de se constituer une retraite. La difference entre les mafieux de Wall St. et ceux des maisons de jeux est que les seconds ne ruinent pas les gens en un an, ils leur piquent le pognon petit a petit mais au moins on sait qu ils sont là pour cela alors que ceux de Wall St. jurent leurs grands dieux qu'ils vous préparent des vieux jours heureux. Il faudrait en mettre quelques uns en taule, comme ce petit con de Jérome Kerviel. Tous ces gens, s'ils ne sont pas des mafieux, sont au mieux des apprentis-sorciers arrogants, au pire des cons incompétents et plus probablement des guignols sans conscience sociale ni morale. Faudrait les flinguer. On est devenu trop doux avec ces salopards.

Wednesday, October 8, 2008

OURAGAN CROOK

Apres Ike, nous avons l'ouragan CROOK -comme escroc- qui a tué Wall Street, ruiné un paquet d'épargnants, bouleversé la vie de millions d'Américains ; j'ai fini par vendre ce matin en profitant de la passagère hausse des marchés financiers après l'annonce de la baisse des taux. J'en avais marre de perdre les economies de toute une vie. Tant pis, je prends ma paume, je passe à autre chose et je peux dormir car j'en ai marre de me réveiller à 4h du matin en me demandant combien je vais perdre encore dans la journee qui vient. Le temps est merveilleux, il ne fait plus chaud, toutes les fenetres sont ouvertes et peut-être pourrai je recommencer a nager tous les jours si l'eau n'est pas trop froide. Ann a beaucoup de patience et de courage de s'occuper comme elle le fait de nos investissements et je l'admire. Nous avons ete bien naifs de revenir en bourse au debut de l'été. Quand je pense a tous les millions d'Americains qui comptaient sur la bourse pour payer l'universite a leurs gosses et assurer leur retraite, je me dis que le capitalisme tel que nous l'avons laisse se developper est une escroquerie. Point final.

Comment nos responsables ont ils pu laisser les financiers developper tous ces produits a la con qui ne profitent a personne sinon a quelques traders et leurs chefs ? A des personnages arrogants qui roulent en Porsche a 26 ans et vous regardent du haut de leur mepris parceque vous ne savez pas ce qu'est un "call" ou un "put"? Il faudrait les flinguer.

Tuesday, October 7, 2008

700 MILLIONS DE DOLLARS

Calme plat apres la tempete... La pile de detritus est toujours sur le trottoir et des profiteurs saisissent l'occasion pour y ajouter leurs saloperies... Le jus qui doit sortir de cet amas de cochonneries a du pourrir la racine des platanes qui avait pris un sale coup deja avec l'eau de mer. J'ai recommence a peindre mais sans vrai determination.

Faut dire les choses, entre la bourse qui me bouffe mes economies et Ike, je suis un peu decourage et deprime. Il y a trois mois, j avais une jolie maison dans un petite paradis et trois sous a la banque, aujourd hui j'ai une maison invendable dans une ile sale et des economies qui ont fondu.

J'ai du mal a encaisser le coup et l idee que nous sommes des dizaines de milliers au Texas dans le meme cas n est qu une maigre consolation.
Quant a ecrire et commencer mon roman historique, je n en ai pas le coeur pour le moment. Je n attends plus qu une chose, le cheque des assurances et le camion poubelle qui va nous debarrasser de notre tas d ordures. Quant a Wall Street et mes economies, il ne faut pas rever : si j ai des couilles, j'investis ce qui me reste en cash dans des actions de banques au moment ou le bottom est arrive.

En fin d'apres midi nous sommes alles marcher sur le seawall : surprise, la mer s'est enfin retiree apres 3 semaines et les plages sont revenues, certaines sont meme propres. C'est un immense soulagement de revoir le sable, la mer bleue-verte lecher le rivage et retrouver le Galveston cotier qu'on aime. Pour le reste de l'ile, notamment l'interieur, l'hopital et le West End, il faudra plus de temps : les dégâts de l'hopital UTMB (University of Texas medical branch) sont estimes a 700 millions de dollars.

Monday, October 6, 2008

POUDRE AUX YEUX

Rapide tour dans le centre de Galveston ce matin en allant déposer quelques sous à Bank of America dont le titre se casse le nez dans une bourse qui s'effondre à Wall street comme à Paris : déprimant, tout est sale, gris ou marron, commerces ouverts sur la rue et vidés de leurs stocks, personnel absent ou morose, bref l'ile, trois semaines apres le passage d'Ike, est un désert sordide. On n'a pas trainé et nous sommes rentrés tristes et silencieux a la maison.

A 13 heures, l'adjusteur de l'assureur degat du vent s'est enfin pointé avec un accolyte. Un grand type au physique de prédicateur, assez sympa et très pro. Il nous a mis sur sa liste de degats tout ce qu'on pouvait désirer et même ce qui nous avait echappé. Toutefois, on a un "deductible" de 2000 dollars et on a besoin d'un bon paquet de dommages pour ne pas en être de notre poche. Cela dit, il a mis sur la liste 500 dollars de nourriture foutue dans le frigo, le frigo pourri par la nourriture avariee, l'unité d'air conditionné, la palissade côté jardin, et diverses babioles sur le toit et les plafonds.On devrait s'y retrouver. A vue de nez, nous avons pour 50 a 60.000 dollars de dommages dans la maison et au dehors, jardin et toit.

Mais ce qui me brise le plus le coeur, c est l'allure générale de l'ile et l'impression de grande pauvreté qui s'en degage. Comme pour nous déprimer davantage, nous sommes allés au dispensaire pour les pauvres car nous n'avons pas accès à l'hopital et la vue de tous ces Hispaniques et ces Africains-Americains entassés comme des serviettes sales en l'attente de soins bon marché nous a encore un peu plus sapé le moral.

Il faut voir cela pour comprendre ce que signifie l'absence de Securite Sociale pour tous aux Etats Unis. Je me serai cru dans un roman de Dickens. Et pourtant ce dispensaire est moderne, propre, bien equipé, ce qui cloche, c est le spectacle de tous ces pauvres gens mal vêtus, souvent déguenilles et sales qui attendent leur tour pour recevoir des soins. Les Etats Unis ont besoin d'un Obama qui prend un peu les choses en mains car entre les banquiers qui font n'importe quoi et les docteurs du secteur privé qui se sucrent pendant que 45 millions de citoyens n' ont pas accès à la mèdecine, ce pays part en morceaux.

Après dix ans aux Etats Unis, je me demande comment il est possible de ne pas être politiquement radical dans ce pays. Wall Street, Hollywood et Miami ne sont que de la poudre aux yeux qu'on jette aux yeux des cons qui croient que tout le monde a une chance au pays de Lincoln. Plus ca va, plus je suis convaincu que c'est faux et qu'il est plus facile de s'en sortir en Europe. Abraham ne reconnaitrait pas son pays.

Sunday, October 5, 2008

SURVIVRE N'EST PAS TOUT
















A Droite, c'est notre maison apres l' ouragan de 1900 qui a tué de 6 a 8000 personnes selon les sources. Elle a donc survecu à 8 ouragans dont 4 dévastateur entre 1900 et 2008. Bien sur elle a un peu changé d'allure depuis 1900. Cette photo a ete publiee sur Channel 2 Houston News la veille de l'arrivee d'Ike. Ann l'avait e-mailée à la journaliste de Houston News qui nous avait interviewés sur la plage deux jours avant Ike. On nous voit sur la photo de Gauche.

Rentrés à Galveston cet apres-midi : déprimant de retrouver l'ile sans plages, toujours couvertes de detritus et de debris, et sans vegetation. On vient de faire une promenade sur le seawall désert et on ne trouvait rien a se dire tant nous nous sentions tristes de ce que nous
pouvions voir. Il va falloir des mois et des mois.

On a un peu parle a notre voisin Bayley White et il en a assez de cet amoncellement de debris dans son jardin. Voila deux semaines qu il sort, trie et entasse sur le trottoir et dans le jardin ce qui peut etre recupere et ce qui doit etre jeté. On a eu plus de chance que lui ou on a ete moins silly, car on s est bien garde de mettre au rez de chaussée des vetements, des meubles, des tapis. Bref des choses de valeur auxquelles on tient.

La mairie exige qu on fasse 4 tas de detritus bien differencies pour pouvoir les ramasser plus aisement : ils revent a la mairie. On leur a fait un grand bras d honneur et les debris d'Ike continuent de s accumuler sur des hauteurs vertigineuses sur les trottoirs. J ai oublie mon appareil de photos a Silsbee comme un idiot et je regrette de ne pouvoir prendre de nouveaux cliches. Je vais m acheter un nouvel appareil plus facile et plus sophistique, celui la est trop vieux maintenant, il a 5 ans au moins. Mais il nous a rendu de grands services, notamment quand on gagnait notre vie sur e-Bay.

Saturday, October 4, 2008

SOURIRES DE COMPASSION

Trois semaines dejà qu'Ike nous a terrorisés durant une nuit entiere et qu il a change la vie de centaines de milliers de gens. Ici a Silsbee où nous sommes toujours refugiés les traces ne sont plus trop visibles mais à 15 miles à Beaumont les rues sont encore remplies de troncs et de branches d'arbres et les toits toujours couverts de plastique bleu pour cacher les shingles (tuiles) emportées par le vent.

Quant a Galveston, c est toujours un chantier et je ne me fais pas d'illusions, ce que nous allons retrouver dimanche ne sera pas différent de ce que nous avons laisse mardi soir.
Lundi apres midi nous avons rendez vous avec l'expert de l' assurance degats du vent et j espere qu il sera aussi compréhensif que celui du degat des eaux. Cela dit, sympa ou pas, ce qui compte, c est le montant des reparations accordees et pas les sourires de compassion.

Plus le temps passe, moins j' ai envie de quitter l' ile pour toujours. Apres tout, Ike ou pas, c' etait un paradis et il n est pas ecrit dans le sable que ce paradis est perdu pour toujours. Vivre a Beaumont ne me dit rien et la seule place ou j' aimerai vivre hormis a Galveston est sur la cote d'Azur. Helas je n en ai plus les moyens et quand je les avais, je l ai boudee. Il faut dire que j'avais 12 ans de moins et que j'étais en meilleure santé. Je n'avais pas fait mon plein d'aventures.

Entre temps, ce malade narcissique de O. J. Simpson a été reconnu coupable de vol à main armée de memorabilia de sport dans un hotel de Las Vegas. La morale de cette affaire est qu'aux USA vous avez plus de chances d'éviter la taule si vous tuez votre femme que si vous tentez de voler quelques articles de sport qui vous ont dans le temps appartenus. J'ai toujours pensé que les vrais mysogines étaient les Anglais, je dois m'être trompé.

Friday, October 3, 2008

RETOUR A WALL STREET

Pendant que nous tuons le temps au mieux dans une maison qui n'est pas la nôtre, la Chambre des Représentants finalement vote en faveur du bail out plan (ou plan de sauvetage) : on devrait l'appeler PSGCWS, Plan de Sauvetage des Gros Cochons de Wall Street. Car ce n'est rien d'autre qu'une bouée de secours lancée aux guignols qui nous ont mis dans le pétrin, à commencer par ces cowboys de chez Goldman Sachs qui est en fait une maison de jeu légale, un Casino purement financier. Ils ont joué, ils ont perdu et ils nous font payer.

Y a- t- il encore des imbéciles dans ce bas monde pour croire qu'il y a une morale dans la vie des affaires et le monde de la finance ? Y a t il encore des idiots pour penser que les fautifs paient pour leurs erreurs ? Bush a mis en place un secrétaire d'Etat au Trésor qui est un ancien directeur general de Goldman Sachs et poff ! miracle !! il propose un plan de secours qui va sauver sa banque et lui valoir la gratitude éternelle de ses ex collegues et de ses employes à 600.000 dollars de bonus annuel... Merci patron !!! T'es vraiment fortiche.

On veut nous faire croire que l'économie sera asphyxiée si on n' ouvre pas les vannes du crédit aux.. dispensateurs de crédits, a savoir aux banques ? Mais pour qui nous prend on ? Dans les années 90 les banques japonaises qui avaient spéculé comme des imbeciles se sont retrouvées dans une situation analogue : leur crise de liquidité a duré six ans et tout ce que le gouvernement japonais a tenté au cours des annees 90 n'a rien donne. Le sang n est revenu que peu a peu dans l' economie japonaise. De 1998 à 2003, le gouvernement a injecte l'équivalent de 440 milliards de dollars dans le systeme bancaire : à la fin de l'an dernier, seulement 70% ont ete retournes dans les coffres du Tresor. Grosso modo, le contribuable nippon a casqué 132 milliards de dollars.

Il n' en ira pas différemment pour les banques americaines et europeennes visees par ce manque de cash et pour le contribuable occidental : elles vont utiliser l'argent pour colmater les brèches les plus urgentes sans aucun contrôle possible des autorités monétaires quoiqu'on nous dise maintenant, elles s'assieront sur le reste et regarderont venir les clients en pincant le nez. Seuls les copains, les riches qui n' ont pas vraiment besoin d' argent et les plus fortunés dont le cashflow reste gonflé vont avoir droit aux crédits que le contribuable aura été forcé et bien sympa d'avancer.

Une fois de plus les banquiers vont prendre des airs supérieurs et nous expliquer avec un air désolé que les temps sont durs et que le credit est tres rare. Et moi je vais devoir pomper sur mes maigres économies l argent necessaire a refaire ma maison si les assureurs ne prennent pas tous les dégats en charge. Ce qui est generalement le cas. Les gros cochons flambeurs de Wall Street vont pouvoir continuer a me prendre pour un minable et flamber discretement tout en jurant leurs grands dieux que "money is scarce" et en buvant du Taittinger. Fuck those sons of bitches !!!!

Thursday, October 2, 2008

RETOUR A SILSBEE

Nous avons quitté Galveston hier mercredi un peu déprimés par tout cela. L'ile est un spectacle désolant et la vue de notre jardin depuis la veranda nous mine le moral. Comme il n'y a plus rien a faire pour l'instant dans la maison , nous avons decide de retourner chez Sean a Silsbee. Au moins, la ville a retrouve son air propre et bien tenu meme si ici et la quelques pans de murs sont encore par terre.

Sean a deja touche son cheque de l assurance : 11000 dollars pour reparer le toit et changer quelques outils electriques. Pas trop mal. Si notre assureur est aussi genereux, nous devrions avoir une maison neuve au rez de chaussee et des equipements de premier plan un peu partout.

Il fait un temps magnifique et c est vraiment dommage que nous ne puissions jouir de ces mois enchanteurs a Galveston.

Wednesday, October 1, 2008

RETOUR A GALVESTON

Je n' ai rien ecrit depuis dix jours parcequ'il n'y avait rien à dire et surtout parceque nous n'avons pas l'internet à Galveston où nous sommes rentrés vendredi dernier pour découvrir les degats. L'ile est un total desastre, une zone de guerre, sans plages, sans gaz, sans égoûts et sans commerces. Les habitants sont revenus pour repartir et l' ile est largement inhabitee. Des dizaines de maisons sont insalubres.

L'Est End n est plus qu une grande flaque d' eau qui a recouvert les plages et etendu les marais ; le West End est un mince filet de sable entre la mer et la baie où les villas de luxe ont desormais les pieds dans l'eau. La route chemine maintenant entre deux murs de sable qui ont ete poussés par les eaux et les bulldozers et depuis la voiture on ne voit plus rien mais la mer est de 30 a 40 metres plus proche qu'auparavant.

Quant a notre maison, elle a tenu le coup : le rez de chaussee a ete inonde mais rien n a ete touche dans les etages où nous vivons. On a perdu le superflu : air conditionne, freezer, machine a laver, cumulus d eau chaude, outils de jardinage electrique et outils de bricolage, jacuzzi, moquettes et autres objets de collection que nous gardions au rez de chaussee.

Mais on peut vivre dans la maison à condition de se passer d'eau chaude et d'air conditionné. Surtout j ai garde livres, tableaux, tapis, mes quelques meubles, bref tout ce a quoi je tenais.
Cela dit , le spectacle de la vegetation brulee par l eau de mer, des debris, des maisons eventrees dont le contenu a ete jete en piles immenses sur les trottoirs est un creve-coeur absolu. Le centre historique de l ile qui etait une merveille d architecture est transforme en capharnaum a ciel ouvert et les quartiers pauvres en majorite noirs ressemblent a une poubelle a ciel ouvert. Il faudra des annees pour reparer tout cela et pour oublier. Enfin je me demande ce que vaut desormais ma maison et l' immobilier en general dans l ile.