Sunday, October 19, 2008

RECONSTRUIRE AUX STANDARDS

Un des problèmes les plus aigus que confrontent les habitants de Galveston est le coût de reconstuire leur maison aux nouveaux standards imposés par la ville ; ce coût est bien entendu supérieur aux indemnités pour dégâts versés par les assurances. Dans le cas d'une famille totalement propriétaire de sa maison et disposant d'un peu de cash a la banque, cela n'est pas trop grave. Mais pour ceux qui ont un crédit hypothécaire sur la maison et n'ont pas de cash disponible, les deux allant généralement de pair, la situation devient dramatique.

Or 75% des maisons de l'ile ont été abimées ou détruites et si on ignore combien de ces maisons sont affublées d'un crédit hypothecaire, il n'en reste pas moins que bien des Galvestoniens vont devoir rendre les clefs de la maison à la sociéte de crédit et chercher refuge ailleurs. Une perspective qui ne réjouit pas au demeurant les sociétés de crédits dont ce n est pas le métier de retaper une maison abimée et de la revendre. D'autant plus que le marché immobilier de l ile n est pas flambant après un ouragan de la violence destructrice d'Ike.

L'Etat fédéral a deja fait savoir que ses agences de secours n'avaient plus d'argent disponible pour aider les victimes de cette situation. Les financiers ont laissé entendre qu'ils étaient prêts à travailler au cas par cas et les assureurs sont prêts dans certains cas, si la police le prévoit, à verser jusqu a 30.000 dollars de "Bonus" pour faire face à la difference entre l'évaluation des dommages et le coût total de la reconstruction aux nouveaux standards. Ce gap peut être de dizaines de milliers de dollars.

La grande crainte des édiles municipaux est que la situation devienne intolérable pour une partie de la population middle class de l'ile et que Galveston devienne un ghetto pour résidences et villas de luxe comme c 'etait le cas depuis quelques années dans la partie occidentale de l'ile. Sans sa middle class, Galveston perd une partie de sa base de petits commercants et artisans et voit sa population se réduire de facon dramatique. D'aucuns au sein de la mairie poussent vers cette évolution depuis des années mais une large majorité d'élus ont toujours voulu maintenir a l ile son cachet d'authenticité et son mélange racial et social qui fait son charme et la rend humaine.

D'autres y voient, mais il ne faut pas le dire, l'occasion inespérée de se débarrasser pour toujours de sa population hispanique et noire sous-employée, pour ne pas dire au chômage chronique. Ce faisant, on se débarrasse aussi des gangs, du crime et des ghettos noirs qui ont en outre été les plus affectés par la violence d'Ike. Du coup, les débâts ragent à l'hotel de ville entre les partisans du statu quo et ceux du vide par l'argent. Personnellement, j'ai tout à gagner à la transformation de l' ile en résidence de super-luxe mais j'ai tout à perdre à me retrouver entouré d'une bande de super-riches venus de Houston et Dallas qui peuvent dépenser en une soirée ce que ma retraite me fournit en un an. L'avenir est très incertain pour les pauvres et les fauchés.

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