Friday, October 10, 2008

OIL CHANGE

Tout le monde ne parle que de cela : Ike par ci, Ike par là. Ce matin, comme il n'y a pratiquement plus de stations services ouvertes dans l'ile, j' ai fait la queue pendant 90 minutes pour une vidange chez Kwik Lube. Dans le hall d'attente dévasté par l'inondation, les clients ne parlaient que de l'ouragan et de ses conséquences. La patronne derrière sa caisse trônait avec autorité et engageait la conversation avec les clients : elle a le physique d une Amazone et je suis sûr qu'elle pourrait me décrocher la mâchoire d'un bon direct du Droit.

Elle n'a pas tari d'anecdotes sur Ike : telle femme qui vivait avec un breather (inhalateur d'oxygène) est morte quand son appareil a cessé de fonctionner parcequ' il etait branche sur un generateur qui a succombé à l'invasion des eaux. Son mari impuissant l'a regardée mourir pendant que les eaux montaient. Tragique. A moins qu'il ne l'ait laissée mourir avec soulagement.

Une autre femme est tombée dans l'escalier rendu glissant par la montée des eaux et s'est noyée dans sa salle à manger, probablement dans 60 cms d'eau de mer. Qu'est ce qu'elle foutait dans cet escalier menacé par les eaux ? Mon Amazone ne s'est même pas posé la question, toute contente qu'elle était de raconter son histoire tragi-comique.


Bref, la lithanie des incidents drôles ou tragiques n'a pas cessé pendant une heure et demie et m'a empeché de lire tranquillement le bouquin que j'avais apporté. A un moment j ai eu envie de lui demander de la fermer mais, avec mon accent francais, je n' ose pas trop me mettre les locaux à dos. A Marseille ou a Paris, je me gênerai moins mais ici je suis obligé de jouer le nice Frenchman.

Finalement j'en ai eu plein le dos de cette bazarette et je suis allé m'asseoir à l'extérieur à l'ombre, près d'une petite vieille Afro-Américaine vêtue comme un supporter de basketball et agée de 80 ans, m'a t elle dit tout de suite. Elle arborait fièrement une casquette de la NAVY en mémoire de son fils, ex Marine, mort de maladie. Elle m'a bien changé avec son humour et sa simplicité des péroraisons anecdotiques et assez stupides de cette Amazone volubile qui confondait efficacité et précipitation.

Finalement j ai récupéré ma voiture et me suis assis au volant pour apprendre en ouvrant la radio que Wall Street avait dégueulé un peu plus, entrainant bien sur les bourses de Paris, Londres et Berlin. A lire les commentateurs de La Tribune et du Figaro, quand les bourses europennes vomissent, c est bien entendu la faute a Wall Street. C'est toujours la faute des Americains quand les choses vont mal. J'imagine que c'etait la meme chose dans l'Antiquité : si quelque chose foirait, c'etait la faute des Romains. Cela dit, je reste convaincu d'une chose : l'administration Bush aura sans doute été la pire de toutes les administrations americaines depuis l'indépendance du pays.

Ce type finira dans les chiottes de l'Histoire.

No comments: