Thursday, August 6, 2009

DE L'UNIVERSEL ET DE LA CHIMIO


Nouvelle séance de chimio ce matin où j'ai été trimballé cette fois par un taxi Mercédès noir flambant neuf et non plus par un vieux modèle dont l'arbre de transmission menaçait de rendre l'âme à chaque instant. Moyennant quoi, Ann en a conclu que les vieilles Mercédès, comme la nôtre au demeurant, étaient bien plus comfortables. Ce en quoi elle avait tout à fait raison.
Le chaufeur était le type même de ces taxis marseillais qui savent tout, ont réponse à tout et n'ont pas grand chose à dire sorti de commentaires de café du commerce sur tout sujet de conversation qui est lancé. Et puis cet accent marseillais peut être vraiment lourdingue, gênant, pathétique, rien de pagnolesque ou drôle : difficile, même pour le marseillais de naissance que je suis, d'y voir un signe de subtilité et d'ouverture. C'est tout de suite, "je vé vous direuh, monsieur, c'est tout des congs qui se foutent de nos gueules avec nos impauds." Faut se les faire.

Quant à la chimio elle-même, pas grand chose à en dire, sinon que j'ai dormi tout le temps ou presque, que les infirmières sont super, le traitement indolore et que j'espère sinon y trouver l'universel, du moins la guérison car si il y a une chose dont on n'a pas envie de mourir, c'est bien de cette saleté de maladie.

A propos d'universel, ma chère cousine Dominique, qui , soit me prend pour un intellectuel de haut vol, soit se fait un peu plaisir, m' a envoyé un cadeau de 5 livres (délicate attention au demeurant) et joint au lot un "De l'universel, de l'uniforme, du commun et du dialogue entre les cultures" (sic) par François Jullien chez Fayard, que j'ai trouvé terriblement ennuyeux : le sujet devrait m'intéresser car il y est beaucoup question de culture(s) mais le verbiage y est si précieux, si ésotérique et hermétique que j'ai calé à la 20ème page. Après un bref sentiment de culpablité, j'ai commencé à lire en version accélérée, sautant d'un chapitre à l'autre et d 'une page à l'autre, à l'intérieur des chapitres. Bon, me suis je dit finalement, ce type se prend trop au sérieux, il me constipe le cerveau et écrit pour ses pairs de l'institut universitaire de France, encore une petite mafia de chercheurs fumeux qui se cooptent et se font dispenser d'un tiers des heures de cours auxquels ils sont tenus par l'Education nationale... Les vraies mafias ne sont pas là où on le croit. Elles jouent l'ésotérisme, la respectabilité et la collaboration avec le Pouvoir. Vous avez dit "Vichy"? Honni soit qui mal y pense !! Jamais de la vie...
Pour finir la journée, Ann a acheté un tas de provisions, particulièrement des gâteaux au chocolat sur lesquels je me suis jeté profitant que les nausées étaient tenues à l'écart par les drogues qu'on m'a données ce matin à Clairval.

No comments: