Tuesday, August 11, 2009

JOUR MIEUX

Les jours et les nuits se suivent et se ressemblent mais avec des degrés qui rendent la continuité sans doute supportable. Ma copine Ruth de Houston m'écrit que lorsqu'elle était en chimio, la vue de la nourriture lui donnait des nausées violentes. Certains jours, j'en étais presque là. Aujourd' hui en tout cas, cela va mieux après une nuit pénible assoiffé que je fus et gêné par mes vieilles douleurs dorsales. Enfin, j'ai pu dormir sans trop de difficultés et ce matin je ne suis pas cuit comme hier.

J'ai commencé un roman de Michel Le Bris sur l'Amérique "La beauté du monde" qui me semble être un gros pavé pas commode à lire au lit mais j'aime les gros romans. Toutefois, il noie le lecteur sous des descriptions inutiles dans le seul but de prouver qu'il a bien recherché son sujet et cela a tendance à m'agacer. Cela fait pédant. J'ignorais qu'il avait intitulé un de ses romans "l'homme aux semelles de vent", un peu comme mon "horloger aux semelles de vent" que j'ai écrit à la gloire de mon ami
Philippe Charriol. Nul doute que son roman est plus intéressant que le fascicule complaisant que j'ai pondu moyennant finances mais la réussite de Philippe est tout de même assez extraordinaire et il n'y a pas à rougir d'avoir été son héraut. Après tout , de tous les petits marseillais que nous fûmes dans les années 60, il est le seul à avoir fait une réussite hors du commun, sans appuis, sans fortune, sans un nom, bref grâce lui et rien qu'à lui. Qu'il soit devenu puant aujourd'hui, c'est un autre problème mais cela n'enlève rien à ses mérites et son génie, car il en a.

Il n' y a que les envieux pour dire du mal de réussites comme la sienne et Dieu sait que les envieux sont légions. Ils pullulent et je ne les supporte pas, sous leurs grands airs, ce sont des minables et souvent des ratés qui cachent leurs vrais échecs sous un apparent comfort bourgeois et des jugements à l'emporte-pièce.

Ann est retournée se coucher, ma maladie et mes nuits blanches l'empêchent de bien se reposer. Dieu comme sa vie doit être monotone, enfermée avec moi dans ce minuscule apart à me soigner et veiller sur moi. Les nouvelles du monde me dépriment un peu, il y a trop de violence partout. Mais pourquoi tant de haine ? Je n'aime pas les églises et leurs grands prêtres mais au moins qu'on admette que l'amour qu'elles prônent est une denrée bien rare et bien nécessaire.

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